Politique

20 personnalités incontournables de la vape mondiale

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C’est sans doute parce qu’il s’agit d’une industrie complexe et encore fragmentée où aucune entreprise ne domine ses concurrents, et dont le marché et la réglementation sont influencés par d’innombrables facteurs.

Pourtant, les gens et leurs opinions comptent. C’est ainsi qu’ECigIntelligence dresse la liste des 20 personnes qui impactent mondialement afin de dégager les courants d’influence qui font du monde de la vape ce qu’il est aujourd’hui et vers quel futur il pourrait s’orienter.

Ces acteurs (trices) ne sont pas classés par ordre d’importance et ce n’est même pas un top 20. Plutôt que d’identifier les plus puissantes, le but est de présenter quelques personnalités ayant du pouvoir dans ce secteur. Certaines personnes apparaissent en vertu de leur fonction ; d’autres y figurent pour ce qu’elles représentent, mais d’autres personnes auraient pu vraisemblablement prendre leur place.

Abdullah Al-Minai, directeur général, Emirates Authority for Standardization and Metrology (ESMA)

En dehors des Émirats arabes unis (EAU), peu de gens connaissent Abdullah Al-Minai, ni même l’ESMA. Pourtant, c’est un organisme de normalisation plus puissant que son rôle officiel ne le laisse prévoir. Il touche de nombreux aspects de la vie professionnelle et quotidienne des Émiratis. Et Abdullah Al-Minai – qui travaille à l’ESMA depuis une décennie, après avoir dirigé la supervision des pierres précieuses et des métaux précieux à la municipalité de Dubaï – est encore moins connu que son agence. Cependant, sous sa direction, l’ESMA a fait quelque chose de remarquable et de plutôt inattendu : la légalisation des produits de la vape, auparavant interdits dans les Émirats.

André Calantzopoulos, directeur général de Philip Morris International (PMI)

Naissance en Grèce, des études d’électronique en Suisse et de commerce en France, André Calantzopoulos est cadre au sein de PMI depuis 30 ans. Il a gravi les échelons de PMI en Europe de l’Est avant de devenir directeur des opérations, puis directeur général en 2013. Avec son expérience internationale, il est n’est pas étonnant que l’une des innovations majeures de PMI sous sa direction devienne mondiale : Iqos, le système de tabac chauffé, a rapidement conquis une part importante du marché japonais. Depuis, il est commercialisé dans plus de 40 pays, et pourrait bientôt apparaître aux États-Unis.

Anne Bucher, directrice générale de l’Union européenne (UE) pour la santé et la sécurité alimentaire

Économiste et fonctionnaire de l’UE depuis 36 ans, la Française Anne Bucher n’est absolument pas une spécialiste de la lutte antitabac. Ses fonctions antérieures l’ont amenée à passer par les directions générales de la société de l’information, de la fiscalité, de l’emploi, de la compétitivité et des affaires financières. Avant de prendre ses fonctions actuelles à l’automne dernier, elle était présidente du comité de contrôle réglementaire. Néanmoins, elle aura probablement l’une des influences les plus puissantes dans l’élaboration de la TPD3, et les premiers signes indiquent qu’elle pourrait insister pour une ligne dure.

Bonnie Herzog, directrice générale et analyste du tabac, Wells Fargo Securities, États-Unis

Depuis le milieu des années 1990, Bonnie Herzog couvre le secteur du tabac et d’autres industries pour Credit Suisse First Boston, Citigroup, puis Wells Fargo. Elle n’intervient pas seulement sur le marché de la vape et garde un œil sur celui des boissons. Elle est devenue très importante dans le marché de la vape, en partie parce qu’elle est l’une des premières analystes de Wall Street – et toujours l’une des rares – à avoir pris ce marché au sérieux, anticipant qu’il pourrait métamorphoser l’industrie du tabac. Mais c’est aussi parce que dans un débat américain dominé par les voix de la santé publique, Herzog est l’une des rares à pouvoir s’exprimer sur l’industrie en tant que marché sans être perçue comme une porte-parole.

Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni

Il est peut-être plus célèbre pour ses cheveux, ses déclarations à l’emporte-pièce (on ne peut pas les appeler des gaffes car elles sont sûrement délibérées) et ses promesses de Brexit. Mais Boris Johnson est aussi la personne la plus susceptible de mener à l’abrogation la mise en œuvre de la TPD, au moins un jour. Bien sûr, même s’il reste au pouvoir assez longtemps pour superviser le Brexit, et même si cela prend une forme qui permet au Royaume-Uni de s’écarter des directives de l’UE, la réforme du droit relatif au tabac ne sera probablement pas la priorité. Mais dans une Grande-Bretagne vape-friendly, il est très plausible que la libéralisation du régime juridique pour les e-cigs soit accueillie à bras ouverts.

Deborah Arnott, directrice générale d’Action on Smoking and Health (ASH), Royaume-Uni

Si le Royaume-Uni est la grande réussite de la vape, c’est sûrement dû à la vigueur de ses mesures antitabac autant qu’à l’accueil favorable réservé aux cigarettes électroniques. Deborah Arnott, directrice générale de la principale organisation de lutte antitabac du pays, a été en pointe sur les deux sujets. Elle a d’ailleurs reçu un prix de la faculté de santé publique de Grande-Bretagne pour son rôle joué dans l’interdiction de fumer sur le lieu de travail. Ancienne journaliste en presse écrite et à la télévision, elle a ensuite travaillé dans le domaine de l’éducation pour un organisme de réglementation financière. Arnott a succédé à Clive Bates à l’ASH.

Gavin Newsom, gouverneur de Californie

Si la FDA fédérale de Ned Sharpless tient le sort des produits de la vape et de son industrie dans ses mains, ce sont dans une large mesure les niveaux inférieurs de l’administration américaine (les États et les municipalités) qui décident la façon et l’endroit où les produits sont vendus et utilisés. Chaque gouverneur d’État et maire a donc une influence, mais Gavin Newsom mérite plus d’attention que les autres : non seulement en raison de la taille de son État, mais aussi en raison de son fort penchant antitabac. Sans oublier Charlie Baker (Massachusetts), qui a fait part de sa sympathie en faveur d’une taxe élevée sur les produits de la vape.

Kevin Burns, PDG, Juul Labs

Parfois, Kevin Burns doit regretter de ne plus travailler dans le secteur du yaourt, Juul Labs, le géant californien de l’e-cig qu’il dirige, étant de loin l’entreprise la plus controversée du secteur et l’une des plus prospères (même si sa part de marché est souvent largement surévaluée). En effet, une grande partie de l’argumentation antivape aux États-Unis, qui vise directement Juul, pourrait modifier l’image qu’a le grand public de l’industrie de la vape en général. Mise à jour : Kevin Burns a été remplacé par KC Crosthwaite (Altria).

Konstantinos Farsalinos, chercheur au Centre de chirurgie cardiaque Onassis d’Athènes, Grèce

Ils sont peu nombreux dans cette liste à avoir des fans dans la communauté de la vape. Pourtant, Konstantinos Farsalinos se trouve dans la position inhabituelle d’être à la fois le chouchou médical/scientifique du vapoteur activiste moyen, un scientifique pris au sérieux par ses pairs et un personnage provape qui n’est que rarement vilipendé par le mouvement antivape – peut-être parce qu’il est médecin et universitaire plutôt qu’un entrepreneur. Bien que spécialiste du cœur de formation, Farsalinos s’est largement étendu sur la vape dans ses recherches depuis 2011, publiant plus de 70 articles sur le sujet et devenant l’un des visages les plus familiers dans le circuit des conférences.

Matthew Myers, président de Campaign for Tobacco-Free Kids, États-Unis

La concurrence est féroce pour le titre de “militant antivape le plus véhément des États-Unis”, mais Myers – l’un des fondateurs de Campaign for Tobacco-Free Kids en 1996, et son président depuis 2000 – en est pour le moins le sempiternel leader.

Michael Bloomberg, PDG de Bloomberg LP et ancien politicien

Michael Bloomberg, maire de New York pendant trois mandats et candidat potentiel à l’élection présidentielle, est un habitué de l’élaboration de réglementations. En effet, pendant son mandat à Big Apple, la ville a considérablement renforcé ses mesures antitabac, avec une interdiction de fumer dans les restaurants, de fortes hausses de taxes et l’une des premières applications de Tobacco 21. Aujourd’hui, cependant, son influence réelle sur la vape ne vient pas directement des couloirs du pouvoir, mais du soutien financier que la fondation Bloomberg Philanthropies apporte à la lutte antitabac – surtout dans les pays en voie de développement – et à travers l’agence de presse qui porte son nom.

Ned Sharpless, commissaire par intérim de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis

Si cette liste était classée par ordre d’importance, il ne fait aucun doute que Norman E. “Ned” Sharpless serait au top. D’ici un an, l’agence qu’il dirige, au centre des débats sur la vape et la santé publique dans le plus grand marché du monde, va enfin statuer sur les produits qui devraient être autorisés et ceux qui devraient être retirés du marché. Jusqu’à présent, les signes indiquent que Sharpless – un médecin et oncologue qui a enseigné à Harvard et à l’Université de Caroline du Nord, puis dirigé le National Cancer Institute avant de passer à la FDA en avril – ne sera pas aussi véhément que son prédécesseur Scott Gottlieb. Mais il aura inévitablement de l’influence quand la FDA va commencer à statuer sur les demandes d’autorisation des produits de la vape… et il aura peut-être la volonté d’agir visiblement contre ceux qui sont suspectés de plaire aux enfants.

Paul Aveyard, professeur de médecine comportementale à l’université d’Oxford et coordinateur de la rédaction du Cochrane Tobacco Addiction Group, Royaume-Uni

Paul Aveyard, ancien professeur à Oxford, s’intéresse au sevrage tabagique et – comme beaucoup de ses collègues en Grande-Bretagne – semble largement favorable aux e-cigs. Mais sa présence dans cette liste est due à sa gestion du Cochrane Tobacco Addiction Group. Dans un domaine où tant de recherches sont contradictoires ou partiales, les examens systématiques des preuves scientifiques de Cochrane disposent d’une grande crédibilité.

Paul Blokhuis, secrétaire d’État à la santé des Pays-Bas

Parmi les législateurs antinicotine les plus bruyants d’Europe, ce fils de pasteur a été impliqué dans la politique pendant presque toute sa carrière, et fait maintenant partie de l’Union chrétienne. Il craint que la cigarette électronique ne soit une porte d’entrée vers l’utilisation des produits du tabac et n’aide pas à arrêter de fumer. Il n’espère pas grand-chose des produits de la vape pour atteindre l’objectif néerlandais d’une société sans tabac d’ici 2040.

Paul Lageweg, directeur des nouvelles catégories, British American Tobacco (BAT)

Toutes les grandes compagnies de tabac ont dans leur staff des cadres supérieurs qui pourraient figurer dans cette liste, et Paul Lageweg en est le symbole. En tant que directeur des nouvelles catégories pour BAT – un poste qu’il a pris cette année après 14 ans au sein de la société –, le Néerlandais est l’un des rares dans l’industrie qui peut réellement influencer le marché de masse à l’échelle internationale.

Scott Ballin, consultant indépendant en politique de santé, Washington, D.C.

Scott Ballin est l’une des rares personnalités à combler le fossé entre l’establishment de la santé et les militants provape. En effet, il est souvent décrit comme “non aligné”. Il a milité pendant plus d’une décennie en tant que vice-président et conseiller juridique de l’American Heart Association et lors de deux mandats de président de la Coalition on Smoking or Health, il y a défendu avec véhémence la cause de la réduction des préjudices.

Stanton Glantz, directeur du Center for Tobacco Control Research and Education à la faculté de médecine de l’Université de Californie, San Francisco (UCSF)

Si Konstantinos Farsalinos est le scientifique préféré des vapers, Stanton Glantz est certainement le moins aimé d’entre eux. Ce militant antitabac de longue date s’oppose haut et fort à la vape et produit (ou du moins met son nom sur) des recherches qui confirment ses inquiétudes. Certaines de ces recherches ont été critiquées comme étant erronées. Ingénieur de formation et autrefois employé de la NASA, il s’est orienté vers les sciences de la santé lorsqu’il a fait des recherches sur la modélisation mathématique des tissus cardiaques au milieu des années 1970. Il fait partie du corps enseignant de l’UCSF depuis 40 ans.

Tom Miller, procureur général de l’Iowa

Tom Miller est l’administrateur d’État le plus ancien des États-Unis (et, avec près de 75 ans, l’un des rares seniors de la liste). Mais il est ici pour une distinction encore plus rare : il s’agit d’un haut fonctionnaire qui fait ouvertement la promotion de l’industrie et qui est prêt à travailler directement avec elle. Il a même été engagé par Juul Labs pour donner des conseils sur la réduction de la consommation chez les jeunes. Miller, originaire de l’Iowa, a étudié à Harvard et a travaillé brièvement sur la côte est avant de retourner dans l’État et de devenir procureur général en 1978, ce qui lui donne de la crédibilité, tout comme son expérience impeccable en politique antitabac.

Vera Luiza da Costa e Silva, chef du Secrétariat de la Convention-cadre pour la lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

Vera Luiza da Costa e Silva est – remarquablement – l’une des rares personnes de cette liste à pouvoir être qualifiée de professionnelle de la lutte antitabac. Elle est aussi l’une des moins connues en dehors de son domaine, mais elle a une énorme influence dans les politiques de santé des gouvernements du monde entier, en particulier dans les pays en développement. Médecin de formation, elle travaille pour l’OMS depuis 2001, après 16 ans passés à l’Institut national du cancer dans son pays natal, le Brésil, et a pris la direction du secrétariat de la CCLAT en 2014.

Zhang Jianmin, chef de l’Administration nationale chinoise du monopole du tabac (STMA) et président de la China National Tobacco Corporation (CNTC)

Peu de gens en dehors de l’industrie du tabac ou du commerce et du gouvernement chinois connaissent Zhang Jianmin. Et peu de vapoteurs et de fumeurs en dehors de la Chine ont même entendu parler de son entreprise. Mais, à l’instar du pays dans lequel il jouit d’un monopole sur le tabac depuis 35 ans, la CNTC et le STMA ont le pouvoir d’exercer une influence encore plus grande qu’ils ne le font déjà – non seulement en ouvrant le marché chinois encore naissant de la vape, mais aussi via les innombrables fabricants de matériel et d’e-liquides basés à Shenzhen et ailleurs.


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