Fondé en 2013 par deux étudiants dynamiques et rapidement rejoints par un troisième acolyte, Cigaretteelec, basé à Marseille, fait aujourd’hui partie du top 10 des sites de vente en ligne. Les trois trentenaires Thibaud Durand, Alexandre Petretto et Maxime Aknin racontent leur épopée.
Quel a été votre premier contact avec la cigarette électronique ?
Thibaud Durand : En 2013, j’étais étudiant et un jour, un copain, qui était un gros fumeur, est arrivé avec une cigarette électronique dans le salon d’un ami commun. Il m’a dit qu’il n’avait plus touché une cigarette depuis qu’il l’avait achetée, 3 jours auparavant, alors qu’il fumait à l’époque plus d’un paquet par jour. Du coup, je suis allé en boutique et j’ai eu mes premières sensations de vape avec une Stardust CE4 et des e-liquides Alfaliquid. Immédiatement, je me suis dit que c’était un produit miracle. Le soir même, j’étais avec Alexandre (Petretto) en train de chercher des fournisseurs de matériel et de liquide.
Alexandre Petretto : Quand Thibaud m’a parlé de ce nouvel objet, j’ai d’abord été hésitant. Comment un objet si accessible et facile à produire a pu mettre tant de temps avant d’arriver sur le marché ? Comment cet objet si “révolutionnaire” n’est pas arrivé plus tôt, les premiers modèles fabriqués par Hon Lik ayant été conçus au début des années 2000 ? Mais je suis assez curieux, j’ai donc essayé plusieurs kits différents et plusieurs liquides. J’ai ensuite été très attentif à la provenance des liquides, et voir que la majorité des liquides vendus dans les boutiques qui se lançaient étaient fabriqués en France m’a vraiment convaincu.
Maxime Aknin : J’ai été fumeur pendant environ une dizaine d’années, j’ai commencé au lycée et j’ai arrêté autour de ma 25e année. À l’époque, la cigarette électronique n’était pas encore très répandue et j’ai opté pour un arrêt brutal du jour au lendemain. J’ai aussi pas mal compensé par le sport, ce qui m’a bien aidé, notamment la course à pied. Lorsque je suis arrivé sur le projet Cigaretteelec, je venais d’arrêter la clope quelques mois auparavant. Cependant, après environ 1 an, j’ai failli faire une rechute. Pendant quelques soirées d’été, j’ai commencé un peu à refumer et c’est à ce moment que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. J’ai donc essayé de remplacer la cigarette de soirée par la vape et, au final, la cigarette électronique m’a permis non pas d’arrêter, mais de ne pas reprendre, et cela fait maintenant plus de 6 ans que je suis non-fumeur. Au niveau du matériel, je suis le moins expert des trois. Je me suis toujours cantonné aux produits pour débutants et je crois bien que ma première e-cig était une eVod de Kangertech. J’étais notamment séduit par son format (fine, facile à mettre dans la poche) et le fait qu’il n’y avait quasiment pas d’entretien. Bien sûr, depuis, les modèles ont bien évolué et je ne choisirais pas ce type de produit aujourd’hui !
J’ai eu un gros déclic lorsque j’ai vu mon grand-père partir des conséquences liées au tabac
Étiez-vous un gros fumeur ?
T.D. : Personnellement, je n’ai jamais été un gros fumeur, j’ai toujours fumé uniquement en soirée. J’ai par contre toujours été scandalisé par le fait que le nombre de fumeurs dans un pays dépend totalement de la politique antitabac menée par le pays, et quand on sait qu’un fumeur sur deux meurt prématurément de causes liées au tabac, c’est assez révoltant.
A.P. : J’ai fumé de 18 à 20 ans de manière modérée. J’ai vite arrêté car le côté santé me préoccupait. J’ai eu un gros déclic lorsque j’ai vu mon grand-père partir des conséquences liées au tabac, cela m’a donné encore plus de motivation et de détermination à essayer de faire arrêter le tabac à un maximum de personnes.
M.A. : On peut considérer que j’étais un gros fumeur, je fumais en général plus d’un paquet par jour. Je ne me rendais pas vraiment compte de ça parce que j’étais entouré de beaucoup de personnes qui avaient le même mode de vie que moi, que ce soit dans ma famille (mes parents étaient tous deux fumeurs) ou mes amis. Je faisais de la musique dans un groupe de rock et je peux vous dire que les non-fumeurs dans ce domaine, c’était plutôt l’exception !
Comme Thibaud et Alexandre, Cigaretteelec, c’est mon premier job !
Quel métier exerciez-vous avant de créer Cigaretteelec ?
T.D. : Avec Alexandre, nous étions étudiants en comptabilité (DCG / DSCG) (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion, ndlr) à Marseille. Personnellement, je n’étais pas très passionné par mes études. Mais ne sachant pas quoi faire d’autre, je voulais faire des études qui me donneraient un métier, et c’était le cas avec l’expertise comptable. Nous ne sommes pas allés au bout car l’aventure Cigaretteelec a totalement pris le dessus.
M.A. : Mon parcours universitaire a été un peu atypique : j’ai d’abord obtenu une licence en économie et une première année de master en comptabilité. Mais en réalité, je faisais de la musique en parallèle et je n’étais pas vraiment impliqué dans ces études qui ne me correspondaient pas. Quand la musique s’est arrêtée, j’ai cherché à me reconvertir dans un master en journalisme et communication à l’EJCAM à Marseille. En 2014, lors de mon stage de fin d’année, j’ai fait mes premiers pas chez Cigaretteelec. Thibaud et Alexandre s’étaient lancés peu de temps auparavant et ils avaient besoin d’une personne pour s’occuper de la technique sur le site tout récent, et j’ai donc pris ce rôle de développeur autodidacte au sein de l’entreprise. Après l’obtention de mon master, j’ai décidé de continuer l’aventure et nous nous sommes associés peu de temps après. Comme Thibaud et Alexandre, Cigaretteelec, c’est mon premier job !
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer une boutique en ligne ?
T.D. : Pour ma part, j’avais déjà une boutique en ligne quand j’étais étudiant. Je vendais des objectifs fish-eye pour smartphone sur Internet, c’est un petit objectif que l’on adapte sur la lentille du téléphone afin d’obtenir des photos grand angle. Quand j’ai vu à quel point la cigarette électronique pouvait changer la vie d’un fumeur du jour au lendemain, je me suis tout de suite dit qu’il fallait créer un site de vente en ligne. Avec Alexandre, nous révisions tous le temps nos cours ensemble. Du coup, nous nous sommes lancés ensemble dans l’aventure. Au lancement de Cigaretteelec, nous allions en cours avec les colis dans le sac pour les expédier à la pause. Ensuite, il a fallu faire un choix entre continuer les études ou se lancer dans l’entrepreneuriat, le choix s’est fait très naturellement.
A.P. : Cette époque était très stimulante, nous étions en pleine période de révisions et d’examens. Chaque jour, le nombre de commandes augmentait et notre “pause expédition” se prolongeait chaque jour davantage.
Le soir de Noël 2015, quand je me suis couché chez mes parents, mon lit était entièrement entouré de cartons. Là, j’ai réalisé qu’il fallait qu’on cherche un local
Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés ?
T.D. : Au commencement, c’était principalement des problèmes d’ordre logistique. Il faut pouvoir expédier tous les jours de l’année sans interruption avec le maximum de réactivité.
On s’est donc fait aider dans un premier temps par la compagne d’Alexandre, dont le salon était entièrement rempli de matériel et de liquides à l’époque (sourire). Ensuite, nous avons déménagé le stock chez mes parents. C’est ma mère qui a expédié les colis pendant un petit moment, avec un stock réparti dans plusieurs pièces de la maison ainsi que dans le garage. Puis, le soir de Noël 2015, quand je me suis couché chez mes parents, mon lit était entièrement entouré de cartons. Là, j’ai réalisé qu’il fallait qu’on cherche un local. Je me souviens que c’était des packs Aspire. Depuis 2016, on a donc unifié notre logistique et nos bureaux, et c’est là que le site a vraiment commencé à décoller. Nous avons dû développer beaucoup d’outils internes, notamment pour la logistique, afin qu’ils correspondent à nos process.
M.A. : Pour ma part, en plus d’être séduit par la cigarette électronique en elle-même, c’est le côté nouvelles technologies qui m’a attiré dans le projet de créer un site Internet. J’avais comme ambition d’apprendre le code depuis quelque temps déjà, et il ne me manquait plus qu’un projet comme celui-ci pour concrétiser cette envie. Mais mon problème principal au départ, comme pour tout débutant, était mon manque d’expérience et de connaissance dans le domaine. J’ai dû apprendre sur le tas et il n’était pas rare que je passe des nuits blanches à essayer de trouver et régler des bugs critiques qui faisaient planter tout le site !
Pendant un moment, nous étions sûrement trop focalisés sur l’augmentation de trafic, sans suffisamment chercher à mieux convertir nos visiteurs
Avez-vous commis des erreurs à vos débuts ?
T. D. : Concernant les erreurs, je dirais que pendant un moment, nous étions sûrement trop focalisés sur l’augmentation de trafic, sans suffisamment chercher à mieux convertir nos visiteurs avec du bon conseil et un beau catalogue. À présent, c’est totalement l’inverse, notre objectif principal est de satisfaire nos clients.
Nous créons même nos propres logiciels métier pour faciliter les différents process de travail
Cigaretteelec, c’est combien de salariés aujourd’hui ?
T. D. : Nous sommes 12. Il y a les services logistique, achats, marketing, relation clients, développement informatique, graphisme et Webdesign. Quasiment tous ces services sont internalisés et nous utilisons très peu de prestataires externes. Nous créons même nos propres logiciels métier pour faciliter les différents process de travail, comme notre outil Ogousto qui permet de faciliter la vie de notre équipe logistique en gérant la localisation des produits dans l’entrepôt, en permettant d’optimiser le circuit de picking (la préparation des commandes, ndlr), et même en créant des listes de réassort auprès des fournisseurs de manière automatique.
Qu’est-ce qui différencie Cigaretteelec des autres sites de vente en ligne ?
T.D. : Notre gros “plus”, c’est le conseil, notamment grâce au chat, sur lequel 3 experts qualifiés répondent à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Nous avons aussi la capacité de créer un contenu original et explicatif avec 4 personnes qui créent du contenu, 3 en interne pour tout le contenu catalogue et tutoriel et 1 en externe pour les tests produits.
Nous proposons aussi des tarifs dégressifs sur les e-liquides. Nous pouvons aussi compter sur notre communauté Facebook qui compte plusieurs milliers de membres qui s’entraident chaque jour. Notre identité visuelle n’est pas un copier/coller d’un site concurrent. Notre rapidité de livraison surprend souvent nos clients. Nous proposons un programme fidélité très avantageux sous forme de cashback. Nous offrons aussi à nos clients la possibilité de payer en plusieurs fois, ce que tout le monde ne fait pas. Il y a aussi la possibilité d’enregistrer sa carte Bleue pour repasser des commandes en 3 clics. Nos clients peuvent aussi annuler ou modifier leur commande tant que celle-ci n’a pas été prise en compte par la logistique. Notre centre d’aide ou blog, avec des centaines d’articles qui couvrent la plupart des problèmes que l’on peut rencontrer avec son matériel,
nos tutos pour débutants / DIY concoctés avec minutie par notre équipe et que nous améliorons encore régulièrement… Enfin, notre gamme de produits complète mais pas pléthorique. Et notre accent du Sud et notre bonne humeur ! (sourire)
Notre premier point fort, ce sont les quelque milliers de clients fidèles qui commandent chaque mois
Quels sont vos points forts ?
T.D. : Notre premier point fort, ce sont les quelque milliers de clients fidèles qui commandent chaque mois. C’est grâce à eux qu’on peut continuer de se développer et voir l’avenir plus sereinement. Nous travaillons actuellement énormément sur le conseil et sur l’offre produit. Ce sont les deux points clés qui nous permettent de gagner de nouveaux clients, et de les maintenir fidèles à notre enseigne. Nous étoffons beaucoup notre catalogue, notamment le matériel expert pour séduire un nouveau type de clients, et aussi pour permettre à des clients fidèles d’évoluer chez nous. Nous travaillons beaucoup également à l’amélioration de nos process logistiques. Nous sommes actuellement performants en termes de rapidité d’expédition. Cependant, nous cherchons à atteindre le “zéro erreur” dans nos envois de colis. C’est un vrai défi dans notre secteur d’activité car, à titre d’exemple, il est fréquent de recevoir un produit avec un EAN (code-barres) qui diffère d’un fournisseur à un autre. Les autres aspects sur lesquels nous travaillons sont davantage liés à notre politique RSE, donc autant sur le bien-être de nos salariés, comme par exemple la généralisation du télétravail après l’expérience du confinement, ou encore notre impact (et celui de nos clients) sur l’environnement.
M.A. : Je pense que notre site aujourd’hui fait également partie de nos points forts. Pour notre plus grand plaisir, il n’est pas rare que nous recevions des feedbacks positifs de la part de nos clients sur la fluidité et l’ergonomie du site, sur la facilité à trouver rapidement des produits et à commander, et ce d’autant plus depuis la refonte fin 2019. Bien sûr, il reste beaucoup de choses à faire, et nous essayons d’ajouter toujours plus de fonctionnalités afin de faciliter la vie de nos clients. Nous avons par exemple récemment ajouté la possibilité d’annuler ou de modifier sa commande avant que celle-ci ne soit expédiée, ce qui s’avère très pratique pour beaucoup de monde là où auparavant il fallait appeler le service client suite à un simple oubli ou à une erreur de taux de nicotine, par exemple.
Outre notre programme de recyclage des flacons vides pour nos clients, nous avons aussi opté pour une logistique sans plastique
Lors de la visite, vous m’avez montré des bacs de recyclage de fioles d’e-liquides, vous êtes sensibles à la protection de l’environnement ?
T.D. : Oui, outre notre programme de recyclage des flacons vides pour nos clients, nous avons aussi opté pour une logistique sans plastique. Nous n’utilisons donc pas de calage en plastique et pas d’enveloppes à bulles. Notre scotch est en papier et les factures sont en papier recyclé et recyclable. Nos colis sont donc uniquement en papier et carton et peuvent facilement être placés dans un bac de recyclage.
Aujourd’hui, notre manière de voir le SEO est totalement centrée sur les utilisateurs
La partie blog est de plus en plus développée. Outre l’accompagnement du vapoteur, quel est le but en termes de SEO ?
T.D. : Nous publions entre un et deux articles par semaine. C’est important pour le SEO mais c’est surtout important pour répondre aux interrogations des vapoteurs. Aujourd’hui, notre manière de voir le SEO est totalement centrée sur les utilisateurs. Nous progressons beaucoup en ce moment sur la qualité du contenu que l’on publie, autant au niveau des textes, des photos ou de nos vidéos. Au niveau rédactionnel, nous publions des articles sur quasiment tous les thèmes de la vape : actualité, tests matériel et unboxing, comparatifs produits et tutoriels.
M.A. : Effectivement, le SEO n’est pas l’objectif premier lorsque l’on crée un article, nous misons plutôt sur le fait que si le contenu est de qualité, il va intéresser beaucoup de monde et sera potentiellement partagé de nombreuses fois, ce qui sera au bout du compte bénéfique pour le référencement. Nous sommes donc plus dans une logique de linkbaiting (la création de pages avec un contenu de qualité, de manière à obtenir naturellement des liens vers cette page, ndlr) plutôt que d’essayer d’écrire une flopée de mots-clés sans rapport à la suite les uns des autres, ce qui ne serait, en plus, pas intéressant pour nos visiteurs. Si ces stratégies de mots-clés étaient beaucoup utilisées il y a quelques années, j’ai l’impression qu’elles sont désuètes aujourd’hui car ce type de contenu est facilement repéré et en général sanctionné par les algorithmes de Google.
Nous apparaissons généralement dans le top 3 de Google. Mais pour le chiffre d’affaires, il semble que ce soit la longue traîne qui ait le plus d’impact
Vous êtes de mieux en mieux référencés (numéro 2 pour “cigarette électronique” dans Google ? Ce classement impacte-t-il directement votre chiffre d’affaires ?
T.D. : Cela a forcément un impact et c’est une forme de récompense sur notre travail. Concernant l’impact sur le chiffre d’affaires, il est assez marginal à court terme. Cependant, c’est une source d’acquisition de nouveaux clients, qui resteront fidèles pendant des années. Nous sommes toujours super heureux quand on voit certains clients dépasser le cap des 100 commandes.
M.A. : Oui, comme beaucoup d’acteurs du secteur, notre dépendance au positionnement chez Google est assez forte, car la publicité étant interdite en France, cela reste notre principal canal d’acquisition de nouveaux clients. Notre position sur la requête “cigarette électronique” a pas mal varié au cours du temps, mais il est vrai que depuis quelques mois nous apparaissons généralement dans le top 3 et nous en sommes ravis. Cependant, pour le chiffre d’affaires, il semble que ce soit la longue traîne qui ait le plus d’impact et qui offre un plus gros potentiel. C’est un point sur lequel on doit vraiment s’améliorer et qui concentre actuellement une large part de nos efforts.
Et en termes de nombres de visites, vous apercevez-vous quand vous perdez ou gagnez une place dans Google ? Ça se chiffre à combien de visites mensuelles ?
T.D. : Cela représente moins de 10 000 visiteurs par mois. Donc non, la variation de cette position n’a pas une influence significative sur notre chiffre d’affaires.
Comment vous situez-vous par rapport à vos concurrents ? Qui sont-ils et quels sont vos objectifs ?
T.D. : Je pense que nous sommes dans le top 10 des sites e-commerce français sur la vape. L’information précise n’est pas facile à obtenir et peut-être que je me trompe. Il faut préciser qu’on ne peut pas comparer notre chiffre d’affaires avec un site concurrent qui, en parallèle, fait l’activité de grossiste ou qui dispose d’une chaîne de magasins, sachant que notre chiffre d’affaires provient uniquement des ventes B2C sur le Web.
Le Petit Vapoteur occupe une place prédominante sur le marché, vous vivez ça comme un avantage ou un inconvénient ?
T.D. : C’est un concurrent de taille qui nous motive. La concurrence nous oblige à toujours aller chercher le meilleur de nous-mêmes, et c’est vrai que Le Petit Vapoteur nous donne du fil à retordre. C’est une concurrence saine et c’est un vrai plaisir d’essayer de les challenger. Nous ne nous sentons pas “écrasés” par Le Petit Vapoteur, et je ne pense pas que ça soit leur but. Tant que les Français passent à la vape plutôt que de continuer à fumer, tout le monde est gagnant.
Quels sont vos best-sellers ?
T.D. : En e-liquides, ce sont nos propres marques : Cap au Sud et Cigaretteelec. Notamment Classic Blond et Menthe Glaciale de Cigaretteelec ou encore Fruits Rouges de Cap au Sud. Côté matériel, c’est très saisonnier. Cela évolue en fonction des sorties de nouveaux produits, même si nous vendons encore beaucoup de clearomiseurs T2 de Kangertech (sourire). Nous avons une clientèle très orientée sur du MTL en pod ou en kit. En ce moment, ce sont le Drag S de Voopoo et le Nautilus GT qui plaisent beaucoup.
A.P. : Comme tous les sites, nous vendons également beaucoup d’e-liquides de marques pionnières comme Alfaliquid. Mais nos marques sont également très appréciées par nos clients.
Envisagez-vous d’ouvrir des boutiques physiques ?
T.D. : Nous avons une petite boutique collée à notre entrepôt, initialement c’était un “drive”. Mais à présent, nos clients peuvent venir tester du matériel et obtenir des conseils. Aujourd’hui, nous ne souhaitons pas ouvrir de boutique pour plusieurs raisons. La première est que nous avons étudié la possibilité de le faire et que suite à l’étude de la rentabilité, nous avons préféré agrandir notre drive en boutique. En restant pure player, nous avons une politique de prix de vente qui correspond aux bonnes pratiques sur Internet, cependant en voulant garder la même politique de prix en boutique, la rentabilité n’est pas au rendez-vous. La deuxième raison est que nous avons d’autres activités en ligne (Valebio et Sport-Orthese.com), cela nous donne déjà énormément de travail et nous ne souhaitons donc pas nous éparpiller plus que ce que nous avons déjà fait (rires). Enfin, nous préférons partager notre expérience, aider au financement, investir notre temps restant pour donner un élan à de nouvelles marques dans la vape. Cela permet de faire des rencontres enrichissantes et de participer différemment à l’évolution et/ou l’innovation de notre secteur d’activité.
Qui a investi dans Cigaretteelec ? Envisagez-vous d’attirer de nouveaux investisseurs ?
T.D. : Nous sommes 3 associés, les deux historiques, Alexandre et moi-même, avons investi 500 euros chacun pour démarrer. Et un an après le lancement de notre site, nous avons été rejoints par Maxime. Nous ne sommes pas du tout endettés et nous n’avons donc pas besoin de faire entrer un investisseur autrement que pour un partenariat stratégique. Ce sont des convictions, mais nous préférons jouer ce rôle d’investisseur à titre personnel. Certains de nos fournisseurs e-liquides sont porteurs de beaux projets et, en plus, ils ont la même vision que nous. S’ils le souhaitent, ensemble nous pouvons mettre quelques pierres de plus à l’édifice.
Sur le moyen terme, il va y avoir des concentrations d’entreprises sur le secteur et nous réfléchissons à ce genre stratégie
Le Web est ultra-concurrentiel. Comment comptez-vous tirer votre épingle du jeu sur le long terme ?
T.D. : Le marché est beaucoup plus stable qu’il y a deux ou trois ans. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que de nouveaux acteurs cherchent à se lancer tous les jours. En vendant nos propres marques d’e-liquides, disponibles exclusivement sur Cigaretteelec, nous augmentons la fidélité des clients à notre site. Sur le moyen terme, nous pensons qu’il va y avoir des concentrations d’entreprises sur le secteur et nous réfléchissons à ce genre stratégie. Nous profitons d’ailleurs de l’interview pour lancer appel à ceux qui pourraient être intéressés. Mais pour le moment, nous concentrons nos efforts sur notre métier : la logistique, en essayant d’atteindre le “zéro erreur”, et une équipe motivée et compétente pour proposer le meilleur catalogue possible et fournir le meilleur conseil.
Nous avons également recruté 2 personnes pendant le confinement et elles sont toujours en activité
Le confinement du printemps a été favorable aux Web shops. Comment avez-vous vécu cette période ?
T.D. : C’était un très beau challenge ! Certains jours, nous avons eu jusqu’à 7 fois plus de ventes en comparaison avec le même jour l’année précédente. Nous avons dû collaborer avec les transporteurs de manière quotidienne pour influer nos volumes de colis sur ceux qui livraient le plus vite. Heureusement que nous nous entendons bien avec eux, à tous les niveaux, car nous sommes parvenus à systématiquement déjouer les “capages” (limite du nombre de colis, en fonction de la région et du nombre de colis réalisé sur la même période l’année précédente) qui étaient imposés à l’ensemble des e-commerçants. Nous avons également recruté 2 personnes pendant le confinement et elles sont toujours en activité.
A.P. : Lors de tels pics de commandes, il est très agréable de pouvoir compter sur une équipe soudée. Certains jours, nous nous sommes retrouvés tous en logistique en faisant des journées interminables afin de ne pas réduire la qualité de service. C’est un défi très motivant de réussir à maintenir une satisfaction client dans des moments comme le confinement. La sécurité de nos salariés est également très importante à nos yeux.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
T.D. : Nos objectifs actuels sont centrés sur l’humain, notamment le recrutement de talents pour les mettre au service des vapoteurs. Nous essayons de développer notre image de marque, nos différentes communautés via le groupe Facebook et nos pages Facebook, Instagram et YouTube. En parallèle de Cigaretteelec, nous avons également développé d’autres activités, notamment dans le bio et dans le “sport santé”. Ces activités complémentaires sont également en croissance et la place dans notre entrepôt commence à manquer. Nous pensons donc déménager au cours des 12 prochains mois. Sinon plus précisément, aujourd’hui, je suis en télétravail dans le Sud-Ouest, donc je vais aller faire du surf (rires).
Recyclage des fioles, colis recyclables, neutralité carbone des envois : Cigaretteelec a la fibre verte
Malgré la difficulté à recycler les fioles d’e-liquides qui contiennent ou qui ont contenu de la nicotine, Cigaretteelec a mis en place un programme de récupération des fioles vides ou pleines afin de les recycler.
Outre sa politique de colis 100 % recyclables, depuis novembre 2019, Cigaretteelec a établi un partenariat avec Chimirec, une entreprise de recyclage de déchets industriels, afin de permettre aux vapoteurs de recycler facilement leurs fioles d’e-liquides qui ont contenu de la nicotine.
Concrètement, le site de vente en ligne propose à ses clients d’acheter une “enveloppe recyclage” pour la somme de 3 euros. Cette enveloppe peut contenir 30 fioles d’e-liquides. Une fois que celle-ci est renvoyée, Cigaretteelec récompense ses clients par un bon d’achat de 7 euros (dans la limite de 2 par an).
Plusieurs fois par an, quand les bacs de recyclage sont pleins, Cigarettelec fait ramasser ses déchets par l’entreprise partenaire qui lui délivre un document Cerfa attestant du recyclage de ses déchets. Cigaretteelec a également étendu les mêmes procédés pour ses déchets cartons, électroniques, e-liquides périmés, etc.
En plus de l’aspect recyclage, ce programme permet au site de vente en ligne de contribuer à l’emploi de personnes possédant un handicap qui sont embauchées par les prestataires.
Enfin, pour ses envois, Cigaretteelec a opté pour le programme Ecologic de La Poste, qui compense l’intégralité de ses émissions en investissant dans des projets très vertueux à l’étranger mais aussi en France.
La vape de Thibaud Durand
Vapoteur depuis : 2013
Setup actuel : Je suis un grand fan de la dotAIO de Dotmod
Liquides préférés : Red Astaire de T-Juice
Taux de nicotine : 3 mg/ml
Consommation quotidienne : < 1 ml
La vape d’Alexandre Petretto
Vapoteur depuis : 2013
Setup actuel : Pod Aegis Boost de Geek Vape
Liquides préférés : Classic Blond de Cigaretteelec
Taux de nicotine : 0 ou 6 mg/ml (en soirée)
Consommation quotidienne : > 5 ml
La vape de Maxime Aknin
Vapoteur depuis : 2015 et ne vape plus depuis 3 ans
Cigaretteelec en chiffres
Année de création : fin 2013.
Nombre de marques propres : 2.
Chiffre d’affaires 2019 : 2 M€.
Croissance du chiffre d’affaires en 2019 : 30 %.
Nombre de salariés : 12.
CDI créés en 2019 : 3.
Nombre de pages/vues mensuelles : 130 K.
Nombre de commandes quotidiennes : +200.
Nombre de boutiques physiques : 1.
Surface des locaux : 500 m².
Nombre de marques au catalogue : 220.
Nombre de références au catalogue : 2 350 sans prise en compte des variations (couleurs, taux de nicotines, ohm, etc.).
Cigaretteelec en dates
Ouverture du site : fin 2013.
Création du blog : début 2014.
Arrivée de Maxime Aknin : début 2014.
Premier bureau (Vieux-Port) : 2015.
Deuxième bureau (Prado) : 2016.
Premier entrepôt : 2017.
Deuxième entrepôt : 2018.
Lancement de la gamme d’e-liquides : 2019.
Refonte du site : novembre 2019.