Quelles sont les dernières tendances de consommation d-e-liquides aux USA ?
Jesse Griffith : Aux États-Unis, de plus en plus de consommateurs passent d’une vape à plus de 60 W couplée avec des liquides de 3 à 6 mg/ml aux pods de poche plus petits et plus discrets, fonctionnant autour de 12 W avec des sels de nicotine allant de 20 à 50 mg/ml. L’adoption des sels de nicotine a été quelque peu controversée ici, mais nous sommes heureux de voir de plus en plus d’utilisateurs revenir vers des dispositifs plus petits. Ceci a notamment entraîné une résurgence de nouveaux clients qui abandonnent plus facilement les produits du tabac traditionnels.
“Plus de 80 % des vapoteurs sont passés de la cigarette à une saveur non traditionnelle”
La FDA menace d’interdire les saveurs. Pensez-vous qu’ils mettront leur menace à exécution ?
J. G. : Une interdiction complète des arômes tuerait efficacement le marché des produits de la vape tel que nous le connaissons. Nous savons tous que plus de 80 % des vapoteurs adultes sont passés de la cigarette à une saveur non traditionnelle. Nombreux sont les utilisateurs qui refusent d’utiliser des e-liquides aux saveurs tabac parce qu’ils estiment que cela leur rappelle trop leur vie de tabagisme. La FDA a récemment annoncé son intention d’interdire les arômes dans les magasins non spécialisés (magasins de proximité) afin que les ventes d’e-liquides aromatisés soient limitées et réservées exclusivement aux vape shops et aux “bureaux de tabac”. Nous pensons que cette solution est raisonnable mais il faut lutter encore plus efficacement contre la vente aux mineurs.
Si la FDA interdit toute saveur, quelles solutions envisagez-vous ?
J. G. : Si une interdiction des arômes se produit, nous verrons apparaître un système similaire aux shortfill (50 ml) + booster de nicotine qui sont devenus populaires en Europe après l’apparition de la TPD.
“Depuis 2014, nous avons embauché notre propre lobbyiste”
Personnellement, vous faites du lobbying auprès des politiques ?
J. G. : Oui, nous sommes très actifs sur la scène politique entourant la vape. Nous le sommes tout particulièrement depuis 2014, année où nous avons décidé d’embaucher notre propre lobbyiste. En plus d’avoir un lobbyiste qui parle directement avec les législateurs en notre nom, nous rencontrons personnellement les élus aux niveaux locaux, fédéraux et étatiques.
Concrètement, ce lobbying prend quelle forme ?
J. G. : En général, il s’agit tout simplement de discuter avec les législateurs et de leur faire connaître notre point de vue sur les lois proposées. Le lobby antivape a pleinement l’occasion de raconter son histoire. Malheureusement, la plupart des politiciens n’ont aucune connaissance de toutes les études scientifiques qui démontrent pourtant la réduction des risques associée au vapotage par rapport à la cigarette. Ils ne savent généralement pas combien de fumeurs âgés de 20 à 30 ans ont réussi à passer à la vape. Il est de notre devoir de veiller à ce qu’ils entendent parler de tous les avantages de la vape pour lutter contre le problème du tabagisme. Aux États-Unis, on a souvent l’impression que le lobbying se fait lors de dîners raffinés suivis de cigares ou sur un parcours de golf. Ce n’est pas ainsi que l’un de nos groupes de pression fonctionne. Il ne s’agit pas de promettre beaucoup d’argent aux politiciens. Il s’agit simplement de leur fournir la meilleure information possible afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées.
“Il arrive que plusieurs nouvelles normes à respecter apparaissent en une seule année”
Aux USA, la législation varie largement selon les États, voire les villes. Est-ce devenu un casse-tête d’y être fabricant d’e-liquides ?
J. G. : Effectivement, il arrive que plusieurs nouvelles normes à respecter apparaissent en une seule année et cela rend les choses difficiles, mais je ne dirais pas que c’est un casse-tête. Nous sommes d’accord avec de nombreuses normes de conformité, mais pas toutes. Nous pensons que les consommateurs devraient avoir accès à des produits fabriqués selon certaines normes de qualité et non à des liquides préparés dans un garage ou une buanderie. Malgré toutes les lois et nouvelles normes qui ont été créées dans différents domaines, nous restons attachés à la création, à la fabrication et à la commercialisation de produits conçus pour remplacer efficacement les produits du tabac traditionnels. Tant que nous pourrons créer des produits qui contribuent à empêcher les gens de fumer, nous serons heureux de faire notre travail.
Voyez-vous en Europe, et plus particulièrement en France, un marché où d’avenir ?
J. G. : Absolument. En Europe, seuls quatre pays ont un taux de tabagisme inférieur à celui des États-Unis. Le taux de tabagisme en France dépasse toujours les 20 %. Nous avons encore beaucoup de travail à faire en France pour aider les consommateurs à arrêter de fumer.
Comment l’appréhendez-vous ?
J. G. : Notre approche principale a toujours été de créer des produits attrayants pour les personnes qui passent à la vape. De nos jours, de nombreuses saveurs sur le marché sont ce que nous appelons les “saveurs de la semaine”. Ces saveurs ont peu de vie commerciale, car elles plaisent pendant une semaine et les gens en sont lassés la semaine suivante. Notre société s’est toujours efforcée de créer des saveurs que vous pouvez vaper semaine après semaine, mois après mois, sans vous lasser. Nous pensons que pour obtenir le meilleur succès possible avec nos produits sur les marchés européens, il est essentiel de passer du temps à rencontrer et mettre nos produits entre les mains du personnel des magasins de vape. Si les personnes qui travaillent dans ces magasins ne recommandent pas votre produit, le nombre de magasins dans lesquels votre marque est vendue importe peu.Encadré
La vape de Jesse Griffith
Vapoteur depuis : 4 juillet 2009.
Setup actuel : Orion Q de Lost Vape.
Liquides préférés : Lasso Menthol de 503 en 25 mg/ml de sel de nicotine sur l’Orion Q, Handlebar de Must Vape 3 mg/ml en dripper sur une HexOhm à environ 80 W et Original Jabako de Jabako en 12 mg/ml sur n’importe quel clearomiseur utilisant une résistance Aspire BVC sur une Billet Box de Billet Box Vapor.
Consommation quotidienne : elle dépend du setup, mais je consomme environ 30 à 40 mg de nicotine par jour.Encadré
Smokeless Smoking et 503 Eliquids en chiffres
Année de création : novembre 2009 aux États-Unis et depuis mai 2015 en Europe.
Chiffre d’affaires en 2017 : 3,5 millions de dollars.
Nombre d’employés : 35.
Emplois créés en 2017 : 54.
Surface : 1 207 m².
Points de vente : plus de 250.
Nombre de références : 2 215 avec les créations pour d’autres marques, 80 saveurs différentes produites et vendues par Smokeless Distribution, soit 493 références.
Présence Internationale : États-Unis, France, Belgique, Suisse et Japon.Site Web : 503-eliquids.fr