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Les fabricants de liquides se rassurent et se tournent vers l’avenir

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Depuis le 11 mai, la France se déconfine, et l’activité économique repart progressivement. L’occasion de revenir, une dernière fois on l’espère, sur la façon dont les liquidiers ont vécu la séquence, d’en faire le bilan et de se projeter dans l’avenir.

Jean-François Douenne, directeur général de D’lice France

“On va assister à l’émergence d’une ‘génération Covid’ avec une consommation plus raisonnée et surtout locale”

Quelles ont été vos principales difficultés rencontrées pendant la crise sanitaire ?

Aujourd’hui et avec le peu de recul que nous avons sur cette période compliquée, j’ai envie de vous répondre : les expéditions. Durant la période de confinement, nous avons maintenu la production et l’ensemble des services connexes… La plupart des salariés étaient en télétravail et après quelques jours de réorganisation et le temps de trouver nos marques, nous avons retrouvé un rythme de travail fluide et les dossiers ont été traités à peu près normalement. Certains d’entre eux plus rapidement que prévu d’ailleurs.

La crise sanitaire va-t-elle modifier certains de vos processus internes sur la durée ?

Certains salariés resteront en télétravail. Si nous pouvons donner aux salariés la possibilité d’allier vie professionnelle et vie personnelle sans nuire au bon fonctionnement de l’entreprise, alors certains salariés resteront en télétravail. Pour ce qui est de nos processus de fabrication et de production, nos exigences étaient déjà très strictes en termes de qualité et de contrôles produits.

Comment a été impacté votre chiffre d’affaires ?

Le mois de mars a été bizarrement un très bon mois… Les boutiques ont peut-être surstocké nos produits. Après ce surstockage, nous nous attendions à une baisse des ventes en avril, mais ça n’a pas été le cas. Nous sommes revenus à des chiffres normaux avec des signes de reprise positifs début juin.

Quelles sont vos priorités pour accélérer la reprise ?

Nos priorités restent les mêmes qu’avant la crise sanitaire Covid-19. Nous continuerons d’œuvrer pour mettre en avant la qualité de nos produits et défendre la vape française. Nous avons d’ailleurs obtenu en sortie de crise une nouvelle certification Afnor : le label Origine France Garantie. Après la certification Afnor de nos liquides, il nous semblait évident d’en certifier leur provenance… C’est chose faite.

Envisagez-vous des licenciements ?

Non, certainement pas ! Aucun salarié n’a été mis en chômage technique, ni même partiel durant le confinement.

Quelle conclusion générale tirez-vous de la crise sanitaire que nous traversons ?

En reconnaissant les vape shops d’utilité publique, le gouvernement a montré qu’il était attentif aux vapoteurs et c’est une très bonne chose pour l’avenir. On va également assister à l’émergence d’une “génération Covid”, une génération qui remettra en question le monde d’aujourd’hui (qui je l’espère est déjà le monde d’hier) avec une consommation plus raisonnée et surtout locale.

Lancez-vous des nouveautés ?

Nous avons fait le pari de sortir notre gamme gourmande Dulce durant le confinement. C’était un pari osé et gagné car cette dernière fonctionne plutôt bien.

Rahim Abdallah, directeur du développement commercial d’Ekoms

“Licencier est inenvisageable, notre équipe ne doit pas pâtir de la crise sanitaire”

Quelles principales difficultés avez-vous rencontrées pendant la crise sanitaire ? Comment y avez-vous réagi ?

Nous avons dû revoir notre organisation interne en peu de temps pour qu’elle soit fonctionnelle à distance et établir un planning pour que l’équipe logistique puisse travailler et préparer les colis dans les meilleures conditions en respectant les règles de distanciation sociale. Nos fournisseurs de matière première étant surchargés, nous avons eu du mal à nous fournir. Notamment pour l’alcool, ce qui ne nous a pas permis de produire autant de gel hydroalcoolique que nous le souhaitions.

Avez-vous produit de la solution hydroalcoolique ?

Oui, nous avons très rapidement produit des solutions hydroalcooliques qui étaient offertes à chaque commande de nos clients pros jusqu’à épuisement de nos stocks, afin de les aider à pallier cette pénurie.

Comment a été impacté votre chiffre d’affaires ?

Le chiffre d’affaires de nombreux liquides a été impacté. Pour notre part, nous avons observé une baisse significative du chiffre d’affaires sur le mois d’avril.

La crise sanitaire va-t-elle modifier certains de vos processus internes sur la durée ?

Elle nous a permis d’améliorer notre organisation interne. Elle nous a aussi permis de nous concentrer sur des sujets de fond que nous laissions de côté par manque de temps.

Quelles sont vos priorités pour accélérer la reprise ?

Accompagner au mieux nos clients pros. Ça a toujours été l’une de nos priorités mais aujourd’hui, elle nous semble encore plus importante que jamais. C’est comme ça que nous pourrons espérer un retour à la normale rapide.

Des licenciements sont-ils à craindre ?

Non, ce n’est pas envisageable pour nous, cette crise sanitaire ne doit pas faire pâtir notre équipe.

Dans ce contexte, les vapoteurs vont modifier leurs habitudes d’achat ?

Les tests en boutique sont très limités, les vapoteurs doivent pour le moment se fier aux conseils des vendeurs qui pourront leur conseiller le(s) liquide(s) qui leur conviendront le mieux.

Quelles nouveautés mettez-vous sur le marché ?

Le mois dernier nous avons sorti Insert Coin, chaque vente nous permet de récolter des dons pour la Fondation Hôpitaux de France. Nous lançons également une nouvelle gamme de textile, elle nous est demandée depuis très longtemps et devait sortir lors du Vapexpo Nice. Malheureusement, les événements en ont décidé autrement, mais nous sommes très heureux de la présenter aujourd’hui. Elle est composée de 2 sweats et d’une casquette aux couleurs de notre gamme Punk’s.

Pascal Bonnadier, président de Green Liquides

“Nous réfléchissons à une autre façon de faire découvrir aux consommateurs nos nouvelles créations”

La crise sanitaire va-t-elle modifier certains de vos processus internes sur la durée ?

Hors les gestes barrières qui sont liés à la situation sanitaire, nos processus ne sont pas directement impactés.

Quelles sont vos priorités pour accélérer la reprise ?

Green Liquides n’a jamais stoppé son activité et en a même ajouté avec les gels et solutions hydroalcooliques. Notre région (Centre, ndlr), comme les autres, avait un grand besoin de ce type de produit et c’était une bonne réponse à apporter tant pour les professions médicales que les particuliers, tout en évitant du chômage partiel à nos équipes de production.

Pensez-vous que dans ce contexte, le marché de la vente en ligne va se renforcer sur la durée ?

Sans vouloir être devin, il est évident que cette situation a changé des habitudes des consommateurs. Toutefois, certaines boutiques qui sont restées ouvertes (même si plutôt en drive) ont maintenu globalement leur niveau de ventes habituel. Il est difficile de mesurer dès maintenant l’impact sur la durée et les ventes en ligne. On peut dire que pour le moment, c’est assez logique car cela évite les contacts pour les personnes qui s’en inquiètent, mais cela me semble exagéré aujourd’hui.

Lancez-vous des nouveautés ?

Nous avons décidé de bouleverser le calendrier de sorties afin de ne pas risquer un coup d’épée dans l’eau. Le testing en boutique n’a pas redémarré partout, loin s’en faut, et c’est un sérieux handicap pour faire découvrir une nouveauté. Nous réfléchissons à une autre façon de faire pour que les consommateurs découvrent nos nouvelles créations.

Vincent Bonnarme, gérant des Laboratoires Xérès

“Les consommateurs vont petit à petit revenir vers les boutiques physiques”

La crise sanitaire va-t-elle modifier certains de vos processus internes sur la durée ?

Le port du masque est bien entendu obligatoire au niveau de la production comme il l’était avant la crise sanitaire et nous avons également renforcé la sécurité sanitaire au niveau de la gestion des expéditions, port du masque obligatoire et solution hydroalcoolique.

Comment a été impacté votre chiffre d’affaires ?

Nous n’avons pas subi de baisse significative durant les mois de mars et avril. Un fléchissement des ventes est néanmoins à constater en mai mais nous sommes confiants sur l’avenir, en particulier grâce à la réactivité de nos partenaires.

Avez-vous produit de la solution hydroalcoolique ?

Oui, nous avons produit de la solution hydroalcoolique conditionnée en 30 ml et offerte sur notre site de vente en ligne pour tous nos clients.

Vos priorités pour accélérer la reprise ?

De l’imagination et de l’innovation, et encore plus de sécurité !

Envisagez-vous des licenciements ?

Non, notre situation économique actuelle ne le justifierait absolument pas.

Pensez-vous que dans ce contexte, le marché de la vente en ligne va se renforcer sur la durée ?

À notre échelle, nous avons effectivement observé une augmentation du chiffre d’affaires sur notre site de vente en ligne pendant la crise. Mais nous pensons que les consommateurs vont petit à petit revenir vers les boutiques physiques, les sites e-commerce en ligne ne remplacent ni le conseil, ni le besoin de liens sociaux.

Quelle leçon tirez-vous de la crise sanitaire ?

On peut retenir du positif : que la cigarette électronique et les e-liquides sont reconnus comme des produits de première nécessité, et merci à la Fivape pour sa réactivité au tout début du confinement !

Des nouveautés en vue ?

Nous avions de nombreux projets en cours pour 2020 mais nullement remis en cause par le confinement, une nouvelle gamme 100 % naturelle est prévue courant septembre et une innovation en cours de validation pour 2021.

Philippe Karoubi, commercial grands comptes de L-F-I

“Notre chiffre d’affaires est resté stable”

Comment avez-vous réagi aux difficultés rencontrées pendant la crise sanitaire ?

Au début de cette crise, nous nous sommes concentrés sur la sécurité de nos employés et de nos clients. Nous avons stoppé la production quelques jours, le temps de mettre en œuvre un protocole sanitaire sérieux dans la gestion de notre laboratoire et sur l’ensemble de nos opérations logistiques. La qualité de nos collaborateurs a permis de faire cette transformation très rapidement sans impact significatif sur le volume d’affaires.

 

Avez-vous produit de la solution hydroalcoolique ?

Observant la crise sanitaire en Chine, nous avons décidé fin janvier 2020 de mettre en place une nouvelle ligne de production pour fabriquer notre propre gel hydroalcoolique. D’abord et avant tout, de façon préventive pour l’ensemble des salariés de notre groupe (200 personnes) mais également pour le proposer à tous ceux qui en avaient besoin. Cela a nécessité d’appréhender la réglementation, connaître le marché et ses fournisseurs mais surtout… d’élaborer un gel qui répond aux impératifs réglementaires tout en offrant une sécurité optimale. En collaboration avec le personnel soignant d’un grand CHU parisien, nous avons élaboré notre formule Gel65 adaptée à une utilisation régulière, sécurisante et non corrosive pour les tissus cutanés. Nous avons alors créé la marque Purity (www.purity.fr).

La crise sanitaire va-t-elle modifier certains de vos processus internes sur la durée ? 

Elle nous aura certainement permis d’être encore plus rigoureux à toutes les étapes de la production. Nous avons aussi gagné en agilité et en adaptabilité. La perturbation des réseaux de transport nous a aussi contraints à développer de nouveaux partenariats logistiques, nous permettant aujourd’hui d’avoir une offre plus large de transporteurs, en fonction des besoins de nos clients.

Comment a été impacté votre chiffre d’affaires ?

Sans parler du succès de notre nouvelle marque Purity, spécialisée sur le gel hydroalcoolique, notre chiffre d’affaires est resté stable. La majorité de nos clients revendeurs d’e-liquide ont continué à travailler dans de bonnes conditions.

Comment comptez-vous accélérer la reprise ?

Rester à l’écoute du marché et renforcer encore les liens avec nos clients revendeurs. Nous allons continuer à mettre l’accent sur le “Made In France” qui est aujourd’hui une véritable attente des consommateurs d’e-liquide. Nous travaillons sur la réorganisation de nos gammes et nous préparons de nouvelles saveurs, avec toujours autant de soin sur le choix de nos matières premières.

Envisagez-vous de licencier ?

Absolument pas, bien au contraire, nous avons recruté 2 personnes pendant cette crise.

Pensez-vous que dans ce contexte, le marché de la vente en ligne va se renforcer sur la durée ?

Très certainement. Beaucoup de consommateurs n’ayant pas l’habitude d’acheter en ligne ont souhaité s’y mettre pour éviter de sortir durant le confinement. Nous avons donc observé des centaines de nouveaux acheteurs qui ont d’ailleurs été très satisfaits de leur expérience d’achat en ligne. Toutefois, nous pensons que les boutiques physiques et l’expérience des conseillers que l’on y trouve sont essentielles à notre industrie pour accompagner les consommateurs dans leurs choix d’arômes ou de matériels. Un bon équilibre entre les deux est intéressant.

Quelle conclusion générale tirez-vous de la crise sanitaire que nous traversons ?

C’est encore un peu tôt pour en tirer des conclusions qui auraient un impact significatif sur notre organisation à long terme ou sur le marché de la vape. Nous avons surtout constaté que fabricants, fournisseurs, grossistes, revendeurs, clients… ont tous été très à l’écoute les uns des autres, prouvant que nous sommes tous une grande famille sur un marché enfin stabilisé.

Lancez-vous des nouveautés ? 

Nous travaillons sur l’élaboration de nouvelles saveurs Tasty en 50 ml pour sécuriser la qualité de nos approvisionnements, et en septembre, nous sortons de nos meilleures ventes French Touch en sel de nicotine.

Michel Argouët, codirigeant d’Exaliquid

“Notre chiffre d’affaires a plutôt augmenté”

Avez-vous produit de la solution hydroalcoolique ?

Avec le Covid, nous avons vu la demande en AseptiVape se multiplier par plus de 100. Nous avons même produit des litres que nous avons distribués gratuitement aux services de santé de notre département. Ils étaient vraiment démunis en produit, cela nous a choqué, nous n’imaginions pas une telle pénurie. Dans la foulée, nous avons sorti une borne auto-spray sans contact à destination des commerces.

La crise sanitaire va-t-elle modifier certains de vos processus internes sur la durée ?

Pour ce qui est des mesures d’hygiène dans la partie production, ça n’a pas changé grand-chose, des protocoles sont en place depuis le début. Par ailleurs, nous sommes en train de transférer la production dans un nouveau labo, nous travaillons sur des mesures d’hygiène encore plus poussées, avec de nouveaux matériels de fabrication.

Votre chiffre d’affaires a-t-il souffert ?

Au contraire, comme nous avions des stocks et que nous avons pu produire durant tout le temps du confinement, il a plutôt augmenté. Notamment grâce au succès de l’AseptiVape.

Quelles sont vos priorités pour accélérer la reprise ?

La mise en œuvre à 100 % du nouveau labo, l’automatisation de certaines tâches comme l’automatisation de la mise en étuis et/ou en pack. Nous sommes en passe d’automatiser toutes les tâches répétitives ou pénibles. Ces processus nous permettront d’augmenter nos volumes tout en baissant nos coûts de production. Nous sommes très attentifs à la mise en place d’une taxe sur les e-liquides, une accise au millilitre qui va impacter durement notre marché. Nous n’avons pas le choix, il faudra produire mieux, moins cher. De même, les shops devront grignoter de la marge pour soutenir le marché. Si tout le monde fait des efforts, nous arriverons certainement à éviter un recul de la vape. C’est notre enjeu de santé publique. Nous assumerons notre rôle, vu le non-sens de l’instauration d’une telle taxe sur un produit qui permet efficacement l’arrêt du tabac combustible. Vaper n’est pas fumer, il faudra bien que l’OMS arrête de mentir à ce sujet, c’est une honte, je ne décolère pas.

Envisagez-vous des licenciements ?

Non, nous allons même recruter, tant pour la partie e-liquide que pour l’AseptiVape.

Dans ce contexte, le marché de la vente en ligne va se renforcer sur la durée ?

Je crois que le contact direct avec le fumeur est la base de notre métier, et qu’il ne faut pas l’oublier. C’est le socle sur lequel notre avenir repose. Le conseil, l’accueil, l’écoute, le choix du bon matériel, du bon taux de nicotine, du jus qui séduit les papilles, c’est la base. La vente en ligne se développe parallèlement, avec l’augmentation de vapoteurs confirmés. L’un et l’autre doivent être complémentaires, mais les ventes en ligne ne doivent pas se développer au détriment des shops physiques.

Côté liquides, des nouveautés en vue ?

Oui, trois nouveaux AbsoluTo qui auraient dû sortir courant juin, mais avec tous ces chamboulements j’ai dû en repousser la date de sortie. Du coup, je n’ose plus trop avancer une date précise… Bon allez, on va dire avant le Vapexpo 😉

Christophe Luparini, gérant d’Everyday

“La prise de conscience collective sur la santé et le bien-être correspond bien à notre engagement de départ”

Comment avez-vous réagi aux difficultés rencontrées pendant la crise sanitaire ?

Dans un premier temps, on s’est protégé ! On est passé en télétravail et on a partagé les stocks sur différents lieux pour garder une flexibilité et assurer une continuité de livraison. Ensuite, on a fait au mieux pour garder le contact, entre nous, mais surtout avec les autres, les pros et les vapoteurs. On a donc travaillé pour rester en lien, c’était primordial pour le moral ! Que ce soit au téléphone, en visioconférence, par mail, via des newsletters et tous les autres supports. Enfin, on a aussi pris le temps de se poser, de réfléchir à l’avenir, à nos envies, à notre engagement.

Quelles sont vos priorités pour accélérer la reprise ?

Retrouver les gens en vrai ! Même si on ne s’embrasse pas, on a besoin d’un contact visuel et auditif ! C’est une des premières leçons qui, pour nous, semble évidente au sortir de ce confinement. Il faut sentir le sourire, même derrière un masque, donner de l’envie et de la confiance en l’avenir ! Nous souhaitons également continuer à mettre en avant l’importance de notre parti pris qualité. Car dans cette période, il y a eu une prise de conscience collective sur la santé et le bien-être, qui correspond bien à notre engagement de départ.

Pensez-vous que dans ce contexte, le marché de la vente en ligne va se renforcer sur la durée ? 

Il est sûr que la vente en ligne a explosé pendant le confinement. Mais l’envie de sortir, de voir son shop et de discuter avec le vendeur, peut aider à réduire l’écart accumulé pendant cette période de frustration…

Lancez-vous des nouveautés ?

Notre marque est encore récente, elle a à peine plus d’un an, et nous avons déjà sept saveurs complexes, donc pas de nouvelles saveurs dans l’immédiat. En revanche, nous avons sorti de nouveaux goodies, dont une collection de T-shirts bien fun et décalés !

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