La cause : le marché noir US
Dans la majorité des cas, et tout spécialement sur le marché noir, c’est l’acétate de vitamine E, qui est utilisé pour la préparation d’huile de cannabis. Comme de nombreux scientifiques l’ont mentionné, la vaporisation de produits à base d’huile n’est pas sans conséquence. Les poumons ne métabolisent pas bien les gouttelettes huileuses qui s’y déposent, ce qui peut finir par provoquer une inflammation des alvéoles, une toux intense, des douleurs thoraciques, des vomissements, et même mener dans certains cas à une pneumonie lipidique. Dans le pire scénario, toutes ces complications peuvent conduire à la mort.
Cela dit, rappelons-le bien, précisons-le de nouveau, insistons, nous parlons de vaporisation de produits à base d’huile. Les produits de vapotage à base de nicotine vendus légalement au Canada et aux États-Unis ne sont manufacturés avec aucun produit à base d’huile. Or, bien qu’il puisse s’agir d’une évidence pour ceux qui sont familiers avec le vapotage traditionnel, les médias n’ont pas eu la présence d’esprit, au départ du moins, et encore aujourd’hui bien souvent, de distinguer les deux.
La vape incriminée sans distinction
Au Canada tout comme au Québec, la crise du vapotage d’huile de THC a fait son chemin dans les médias en mettant sur le banc des accusés le vapotage sans distinction. Pendant des semaines, les gros titres parlaient constamment d’hospitalisations et de mortalité causées par le vapotage. Malgré les enquêtes qui avançaient et pointaient du doigt l’acétate de vitamine E, il fallait que le lecteur ait le courage de lire l’article jusqu’au bout pour y prendre connaissance de cette information cruciale à la compréhension de la situation.
Vers l’interdiction des saveurs ?
Toute cette série d’articles mal titrés et la couverture médiatique à sensation ont créé une psychose sociale sans précédent en lien avec le vapotage. Les boutiques ont connu une forte diminution d’affluence et ressenti l’inquiétude palpable en provenance des clients ayant perdu confiance en la vapoteuse. Les gouvernements provinciaux à travers le Canada, qui étaient déjà sous la pression médiatique d’une pseudo-crise de vapotage chez les adolescents, ont commencé à laisser planer la possibilité de l’interdiction des saveurs.
Mobilisation au Canada
Face à cette crise, l’Association québécoise des vapoteries s’est levée, de nouveaux administrateurs ont été ajoutés, et elle a élargi son mandat pour lutter contre la désinformation généralisée afin de rétablir les faits. Une poursuite a aussi été déposée contre le gouvernement fédéral par un laboratoire québécois, par rapport à une clause de la loi canadienne sur le vapotage qui nous empêche de communiquer ce que la science dit sur le vapotage. Et finalement, plusieurs laboratoires québécois ont joué la carte de la transparence pour démontrer leur rigueur et se dissocier du marché noir américain à l’origine de cette crise. Espérons que cette fois, les médias sauront rapporter les faits correctement !